18 Janvier 2021
Comme beaucoup, vous savez que depuis quelques mois un projet est bloqué dans les tiroirs du gouvernement, ou plutôt du Sénat. Ce projet est celui de l’AAH et de la désolidarisation des revenus du conjoint. Notre gouvernement a fait campagne en mettant en avant sa soit disant compréhension du monde du handicap. Il était question de faire de ce mandat celui du handicap. 3 ans plus tard, on se rend compte, comme d’habitude, que ce sont encore et toujours des paroles en l’air, juste histoire de gagner le fauteuil et d’avoir l’argent qui en découle.
Sophie Cluzel, opposée à la modification d’attribution de l’AAH…
Quant à Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, elle est carrément opposée à la loi de désolidarisation des revenus du conjoint au prétexte fallacieux que «ça coûterait de l’argent mais aussi pour continuer à mobiliser des crédits au bénéfice de l’insertion et du maintien dans l’emploi […] ». Elle dit, entre autre que «cela ferait perdre l’AAH à des bénéficiaires qui travaillent mais dont le conjoint ne travaille pas ». Elle oublie qu’il y a plus de bénéficiaires qui ne travaillent pas et dépendent de leur conjoint par rapport à ceux qui travaillent en touchant l’AAH. Or, l’AAH est une allocation qui compense une restriction d’accès à l’emploi et elle, elle argumente de vouloir financer les employeurs pour qu’ils embauchent des personnes handicapées. Elle paie donc plus cher les entreprises (on parle de financement de salaires mensuels possiblement très hauts par rapport à une AAH limitée à moins de 1000 € ; sans compter le coût d’aménagement de postes) que les personne handicapées sous AAH. Je trouve d’ailleurs étrange qu’elle préfère garder l’AAH pour des personnes qui travaillent car si l’AAH est là pour compenser une restriction d’accès à l’emploi, elle devrait être destinée aux personnes sans emplois et non favoriser ceux qui en ont un. On comprend vite qu’il y a deux discours gouvernementaux. L’un, hypocrite, pour la vitrine et l’autre, moins hypocrite dans la continuité de la réalité qui est de garder l’argent pour les entreprises et les banques quand ça n’est pas pour eux (Dixit les nombreux procès des politiques pour prise illégale d’intérêt et fraude, entre autre…).
Les entreprises préfèrent payer l’amende que d’embaucher les handicapés…
De toute façon, les entreprises préfèrent payer l’amende que d’aménager un poste de travail, de prendre le temps de s’adapter à la personne handicapée etc… Dans le business, le temps c’est de l’argent et la personne handicapée en fait donc perdre. Ça c’est la réalité ! Réalité que je vis comme beaucoup d’autres personnes handicapées. Vous allez à un entretien d’embauche et dès que vous parlez de possibles difficultés liés à votre handicap, on vous annonce que ça ne va pas être possible. Donc au final, ça coutera donc moins cher de faire semblant de subventionner l’accès à l’emploi, plutôt que d’aider réellement des personnes handicapées à garder un semblant de dignité et d’indépendance. Car oui, le plus gros problème, que ce gouvernent, et les précédents, refusent de voir, est la perte de dignité, le risque psychologique, financier et physique qui se cache derrière la dépendance financière au conjoint. Et après, ils viennent jouer les hypocrites sur les plateaux TV pour parler des violences conjugales (Et la marmotte….).
Dépendance financière et violences, un quotidien banalisé…
Car en refusant l’indépendance financière aux handicapés, qui rappelons-le, n’ont jamais demandé à être handicapés, ils le sont devenus soit par maladie, soit par accident, ce gouvernement banalise un quotidien violent et précaire. En effet, Selon une étude de la Drees et le SSMSI, 9% des femmes handicapées ont été victimes de violences physiques et/ou sexuelles, contre 5,8% des femmes valides. Les femmes handicapées sont plus susceptibles d’être victimes de violence que les femmes sans handicap, cette disposition les met en péril. Car si une femme veut fuir son conjoint, ou sa famille (il ne faut pas oublier que la violence existe aussi dans la cellule familiale), cela coûte de l’argent. Faute de celui-ci, elle est bloquée et doit rester subir les violences physiques et psychologiques.
Les conditions d’attributions de l’AAH
Normalement l’AAH est attribuée si on présente un handicap nous empêchant de travailler. Pour la calculer, le revenu du couple est pris en compte. Concrètement, si comme moi, vous êtes mariée à une personne qui travaille et a donc un salaire, vous perdez votre AAH. Même non marié et juste en couple, c’est pareil. C’est le même risque. Le calcul se fait en fonction d’un certain nombre de critères dont les revenus du conjoint, le nombre d’enfants etc… Votre AAH est soit diminuée, soit supprimée. Donc, vous devenez complètement dépendante de votre conjoint, avec toutes les conséquences que cela englobent, à savoir devoir lui demander pour chaque dépense, même médicale (bonjour l’humiliation), avec à la clef un possible refus, bien-sûr, se voir dans l’impossibilité de se déplacer (si pas de véhicule), se voir confiner au domicile dans des tâches ménagères basiques, se voir isoler socialement et familialement, sans compter le possible survenue d’un climat délétère de violences de tous types… Mais ça, Mme Cluzel n’en a que faire…
La rétribution des élus calculés en fonction des revenus de leurs conjoints…
En effet, que penserait Mme Cluzel si on calculait sa rétribution de secrétaire d’état en fonction des revenus de son conjoint ??? Elle refuserait bien-sûr, comme chacun de nos ministres et députés, sans compter notre Président. Pourtant, ils ne sont pas devenus des élus par accident ou par maladie. Non. Ils l’ont voulu. Alors pourquoi ne pas travailler bénévolement pour le pays ??? Ah bah non…. Ils ont besoin d’argent pour vivre ! Mais et nous, les handicapés, c’est pareil. On a besoin d’argent pour vivre. On n’a pas fait campagne pour avoir un handicap !
Signez la pétition pour l’AAH…
Alors pour éviter que des dizaines de milliers de femmes tombent sous la coupe de leur conjoint, pour éviter que des couples se délitent faute de revenus, pour que le handicap ne soit plus rabaissé, pour qu’enfin, notre pays avance au lieu de reculer (Si si, il suffit de voyager pour s’en rendre compte, et ce, dans beaucoup de domaines…). Signez la pétition ICI pour forcer ce gouvernement d’hypocrites à enfin donner de la dignité à la personne handicapée, à lui donner le droit de vivre normalement. Votée au parlement au mois de février, la disposition doit être examinée par les sénateurs prochainement. Elle est pourtant bloquée dans un tiroir du Sénat afin de ne pas voir le jour. Pourtant cette proposition de loi de désolidarisation des revenus, pour une indépendance financière et la dignité de la personne, est une nécessité.
N’oubliez pas qu’un jour, vous aussi, vous pouvez être handicapé suite à un accident ou une maladie.
Alors signez, merci !
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