19 Mars 2016
Cette semaine, j’ai eu un rendez-vous avec mon conseiller d’assurance qui souhaitait « faire le point » avec moi sur mon dossier.
Tout a commencé par un appel téléphonique un matin où un interlocuteur assez speed m’a demandé, comme si sa vie en dépendait, si j’acceptais un rendez-vous afin de faire le point sur mon dossier. Il parlait tellement vite et haché que j’ai eu du mal à comprendre dans les 1ères secondes, même avec l’ampli à fond. Forcément, j’ai cru à un problème sur mon compte, ce que je lui ai dis, mais il m’a rassurée pour insister sur ce fameux rendez-vous.
J’accepte le rendez-vous et me voilà quelques jours plus tard dans leurs locaux. Je ne suis jamais trop à l’aise dans ce genre de rendez-vous car souvent il faut s’annoncer à des agents d’accueil, comme dans les banques, où ces derniers parlent très bas (comme si votre rendez-vous était un secret d’état) en baissant la tête vers leur écran (je défis quiconque de lire sur les lèvres dans ce cas précis). Vu que mon assureur fait aussi banquier avec, en plus, de la mutuelle santé et que je ne m’y suis pas rendue depuis un moment sauf pour déposer un document dans la boîte aux lettres, je crains le fameux comptoir d’accueil rébarbatif.
Bonne surprise, je suis seule dans un hall d’accueil, ne contenant que 2 ou 3 chaises, aussi vide que celui de la sécu un vendredi après-midi, veille de weekend (Si, si, j’ai testé ! Si vous ne voulez pas faire une queue pas possible, tentez le vendredi après-midi. C’est juste fabuleux. Vous passez de suite ! Mais bon faites attention aussi, car à 15h30, les portes ferment. Bah oui, c’est sacré le weekend !!). Bref, me voilà bien esseulée, pensant que je me suis peut-être trompée de jour, mais non. Un homme arrive et me demande très poliment : « Vous êtes Madame ? ». Vu la foule (il n’y a personne sauf nous deux) et l’importance présumée du rendez-vous (j’ai en mémoire l’insistance téléphonique de son collègue), je me dis d’emblée que soit Alzheimer vient de le frapper ou que ma beauté fracassante l’a terrassé au point d’en oublier mon nom ! (bah quoi, on peut rêver non. C’est gratuit et ça booste le moral sans les effets secondaires des anti- dépresseurs ! ). Je redescends sur terre et lui donne mon nom. Retour à la réalité quand il me fait entrer dans son bureau : Il voulait juste s’assurer de mon identité. (Au moins j’ai le moral au beau fixe pour le reste de la semaine, c’est déjà ça ! ;-)) ).
Je fais face à un jeune homme affable, dynamique et bien élevé qui me confirme qu’il n’y a aucun problème avec mon compte. J’avais donc bien deviné, c’est purement stratégique et financier afin de savoir s’il ne pourrait pas me vendre un produit en plus de mon assurance voiture de base. Il me propose donc ces autres produits, mais s’aperçoit vite, au grès de mes réponses, que je suis mieux couverte ailleurs et que je ne veux pas mettre tous mes œufs dans le même panier. Par contre, il n’aborde pas son côté bancaire. C’est moi qui le fais en voyant un prospectus sur un présentoir. Je me renseigne pour un projet que j’ai et lui dévoile que je suis malentendante. Que si je l’ai fixé ce n’est pas parce que je suis tombée raide amoureuse à sa vue, mais parce que je lis sur les lèvres. Passé la surprise (à moins que lui aussi ne soit redescendu à la réalité ;-) ), nous discutons de mon projet et je négocie des tarifs de départ si je viens chez lui. Après tout, si mon projet marche, ça lui fera un client en plus et sans risques, le tout pour un bon moment. Et les clients potentiels, sans risques, qui ouvrent un compte, ça ne doit pas courir les rues en ces temps de récession.
J’ai à faire un homme intelligent et compréhensif quant à mon handicap, ce qui est rare, il faut bien le dire. Ceci explique peut-être cela, il a dans son entourage deux enfants souffrants d’un handicap. Cependant, il est assez surpris des quelques anecdotes de ma vie quotidienne que je lui narre. Je promets d’étudier l’affaire et de le recontacter rapidement. Par contre, gros oublie de ma part, je ne parle pas des problèmes des sourds et malentendants pour joindre l’assistance téléphonique en cas de problème de voiture (Cf mon article « Paris, ces musées, ses brasseries et ses parapluies »). Un numéro en 06, via un sms, ne leur couterait rien à mettre en place et serait très appréciable pour les malentendants et sourds.
Au final, un rendez-vous sympathique avec un interlocuteur réceptif qui n’a pas fait de forcing pour me vendre ses produits à tout prix. C’est somme toute, agréable et ça change du commun des conseillers financiers revêche, cherchant à tout prix à me démontrer par A+B que je fais une grave erreur en ne prenant pas ses produits. Et qui par-dessus le marché me prend souvent pour une blonde handicapée (Aie ! Ca fait beaucoup). D’ailleurs, je me pose aussi une autre question : Quand je ne pourrai même plus entendre au téléphone (même avec mes appareils), comment pourrais-je être en contact avec eux ? Une idée, juste en passant : Messieurs les assureurs, pensez à la clientèle sourde et créez un sms et un mail pour les contacts, c’est gratuit.
Je vais donc vraiment étudier son offre bancaire avec objectivité. Qui sait, si cela ne pourrait pas lui apporter un client de plus. Affaire à suivre….
Foeby Anne /Ma vie entre deux mondes/ Facebook : Foeby Anne / Maman Malentendante / Mon conseiller d'assurance
Commenter cet article