11 Janvier 2016
Ce n’est pas parce que je suis malentendante que je n’aime pas le silence. Je vous rappelle qu’être malentendante ne veut pas dire sourde.
Dans mon quotidien, je ne porte pas mes appareils. J’aime bien être dans ma bulle, dans mon monde. Je regarde la télé avec les sous-titres et je n’écoute plus autant de musique qu’avant. Lorsque j’étais ado et jeune adulte, j’adorais avoir la radio et les chaines de clips en fond sonore. A l’époque je ne pouvais pas me passer de musique. J’ai réalisé plus tard, qu’en fait, j’avais besoin « d’entendre » car le silence m’angoissait. Je crois qu’inconsciemment ce silence était comme une sonnette qui me disait « c’est ça qui t’attends » et je ne voulais pas de ce silence qui me faisait peur.
Avec les années, l’expérience et le recul, ce silence ne m’angoisse plus. Petit à petit, je me suis habituée, au fur et à mesure que je perdais des décibels à chaque otite, avec le temps qui passe, tout simplement. Et aujourd’hui, non seulement je n’en ai plus peur, mais je le recherche. Surtout depuis que mes acouphènes sont arrivés. Comme « j’entends » du bruit 24h/24, j’ai besoin de ce calme.
Quand je porte mes appareils toute la journée pour travailler, j’ai un mal de tête incroyable et des douleurs dans les oreilles. C’est très désagréable. Quand je vais dans les centres commerciaux, j’en ressors toujours stressée avec la musique dans ma tête. C’est très énervant. Le bruit me provoque des palpitations, du stress et des maux de tête. Je pense que mon cerveau s’est déshabitué du bruit à un point tel que lorsque je mets mes appareils, il ne supporte plus.
Vous allez me dire, « comment retrouver le silence quand on a des acouphènes » ? En effet, ça peut paraitre étrange, mais j’arrive à ne plus les entendre. Comment ? En me concentrant sur moi-même grâce à la sophrologie, en lisant, en écrivant, en surfant sur le web, en me relaxant sur mon canapé ou bien en allant marcher ou faire du vélo. J’arrive à les occulter et de ce fait à ne plus les entendre.
J’apprécie particulièrement ces moments de « silence ». Je me suis d’ailleurs lancé un nouveau défi (petit défi) qui est de prendre des cours de Qi Gong (Tai chi). Ma grande difficulté sera de comprendre ce que dit le professeur, mais j’espère qu’en regardant les gestes et les postures, je pourrai les reproduire. Je pense que ça m’aidera beaucoup à me sentir bien dans mon corps et dans ma tête.
Certains diront que je m’isole, mais je ne le crois pas. Je travaille, je vois beaucoup de monde. Je dois élever ma fille et ça me force à m’adapter au monde qui évolue et aux autres.
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