24 Novembre 2019
Nous avons deux enfants. L’ainée est étudiante depuis l’âge de 16 ans et a eu une scolarité facile du à ses capacités intellectuelles. La seconde, qui n’a que 10 ans, a été détectée précoce en CP. Beaucoup de parents, se disent qu’ils adoreraient avoir un enfant qui a de grandes capacités intellectuelles, mais croyez-moi, ça n’est pas à souhaiter. Pourquoi ? On en parle ci-dessous.
Je ferai un article plus spécifique à la précocité telle que nous la vivons avec notre fille de 10 ans, mais pour aujourd’hui je vais juste vous donner quelques pistes pour reconnaitre la précocité chez un enfant. Bien souvent, l’enfant précoce ou à haut potentiel :
Vous venez d’avoir, ci-dessus, tout ce qui caractérise ma fille. Et malheureusement, en France, nous sommes très en retard dans la prise en charge et la compréhension de ces enfants différents.
Un système éducatif totalement inadapté et en retard…
Déjà en maternelle, ma fille s’ennuyait ferme. A la grande surprise de l’institutrice et de la mienne, ma fille comptait déjà jusque mille et savait reconnaitre et écrire les chiffres alors que les autres n’en étaient encore qu’à faire des traits ! J’avais bien remarqué qu’elle avait des capacités, mais j’avais aussi noté que côté maturité et gestion des émotions, ça n’était pas ça. Ma fille a toujours eu de grandes difficultés à se séparer de moi. Déjà à la crèche, elle hurlait des heures avant de se calmer. Son angoisse de séparation était telle qu’à la maternelle, elle vomissait tous les matins et ne commençait à parler qu’après Noël après avoir pris son temps à analyser les élèves et les adultes qui l’entouraient. La seule réponse des institutrices était de la faire sauter de classe, mais ils ne prenaient pas en compte son besoin de sécurité, ses angoisses de l’inconnu et ses demandes silencieuses d’apprendre différemment par elle-même. D’un côté, être dans le moule avec les autres la rassurait, tout en l’empêchant d’évoluer à sa vitesse en testant et en apprenant différemment. Les trois institutrices n’ont jamais su mettre en place un apprentissage en autonomie via des méthodes ou des outils informatiques ou audios. Donc arrivée en CP, ma fille savait déjà lire et compter (je ne sais toujours pas comment elle a appris) et a fini son année en décembre ! C’est là que l’institutrice a voulu lui faire passer un test de QI qui a révélé son potentiel. Acceptant finalement qu’elle saute une classe, l’école a mis 2 ans avant de faire les papiers pour (no comment…). Résultat, elle a sauté de classe en plein milieu de l’année de CE2. Et a donc commencé un CM1 sans avoir vu le premier trimestre des apprentissages. Malgré cela, elle a continué avoir des A, mais en mettant au jour un véritable drame.
Le harcèlement scolaire…
En effet, Nous nous sommes aperçus d’un mal être, mais ma fille ne voulait rien dire. Jusqu’au jour où elle est revenue la main en sang sous un gros pansement car les autres l’avait fait tombé d’un banc par jalousie et méchanceté. Et c’est là, que nous avons appris que depuis plus de deux ans qu’elle était harcelée par une petite fille qui avait réussi en quelques mois à rallier toute l’école contre la mienne. Et cela sous le nez des surveillants, des instits et de la directrice qui, bien-sûr ont laissé faire. Quand je me suis aperçue que la direction ne bougeait pas, j’ai attendu la petite peste devant l’école et lui ai dit que j’allais aller porter plainte si elle n’arrêtait pas. Quelle ne fut pas ma surprise, le lendemain, de voir une institutrice venir pour voir pour me dire de ne rien faire et d’arrêter de parler à la harceleuse sinon ça me retomberait dessus ainsi que sur ma fille. De plus, j’appris que ma fille était harcelée parce qu’elle était trop intelligente ! Voilà la réalité de l’Education Nationale en France. Si votre enfant n’entre pas dans le moule général, non seulement il n’est pas pris en charge, mais si il est harcelé, les enseignants laissent faire. Après, ils viennent s’étonner que les déscolarisations, changement d’établissement et phobies scolaires soient en grande augmentation….Pffff….
Une pression disproportionnée pour de bons résultats
Quand on a un enfant précoce, on se dit qu’au moins les apprentissages vont être faciles. Si cela se vérifie pour certaines, pour d’autres, ce n’est pas le cas. Pourquoi ? Tout simplement parce que l’enfant s’ennuie vite, donc n’écoute pas. Tout comme ma fille, qui va se mettre à penser à autre chose si un cours l’ennuie ou s’il faut faire un nombre conséquents d’exercices alors qu’elle a déjà intégré la notion du moment. Bien souvent les cours actuels ne conviennent pas à l’enfant précoce qui a besoin d‘expérimenter, de toucher de vivre une notion et de passer autre chose quand il l’a acquise. Mais là, encore, l’Education Nationale reste à des années lumières de ce qui se fait déjà depuis un moment dans d’autres pays Européens. La conséquence est en souvent que l’enfant, n’écoutant pas, n’ayant pas envie de faire des tests et autres évaluations, va bâcler son travail et se faire recadrer car les enseignants attendent forcément de lui des notes extraordinaires dans toutes les matières. Il va alors se sentir rabaisser, ce qui va avoir de lourdes conséquences sur son estime de soi.
Une gestion des émotions difficile…
Une émotion, c'est physiologique. Le sentiment, c'est affectif. L’enfant précoce est émotionnel. Tout rentre de façon plus forte, c'est sa façon de fonctionner : tout va plus vite, plus fort, de façon plus dense. Il est dans l'hyper émotion. C’est une véritable éponge émotionnelle. Pour beaucoup, comme pour ma fille, l’enfant précoce ne supporte pas la frustration car l’insécurité apparait. Différer un plaisir ou une satisfaction revient, pour eux, à laisser la place au doute et à l’incertitude pendant laquelle tout peut arriver. Il faut que les choses se passent immédiatement (câlin, disponibilité, demande affective, demande d’aide etc..), sinon, l’insécurité l’envahit. D’où des crises parfois assez violentes. Le moindre délai peut entraîner des réactions violentes : colère, claquements de portes, menaces, chantage, se rouler par terre… C’est aussi la raison pour laquelle, il a besoin d’un cadre, de limites dont il testera la solidité pour marquer ses repères sécurisants. L’enfant précoce est extrêmement susceptible et ressent le moindre mot ou geste négatif comme une réelle humiliation même si la remarque est banale ou le geste insignifiant, car justement, rien n’est insignifiant à ses yeux. Ayant beaucoup de difficulté à gérer tous ses ressentis, il masque cette fragilité émotionnelle en réagissant par la colère, l’énervement, l’agressivité.
Bref, comme vous venez de le voir, l’enfant précoce n’est pas un long fleuve tranquille. Que l’on ait un enfant avec un trouble dys, des difficultés d’apprentissage ou un enfant précoce, la galère est la même. L’Education Nationale ne permet pas à ses enfants une prise en charge adaptée. Les premiers pas de cours « spécifiques « restent légers et c’est aux parents de pallier, à la maison, aux manques des enseignants, avec des professeurs particuliers, des psychologues et des orthophonistes. Ce qui, je trouve, est terriblement aberrant dans notre pays soit disant si évolué.
Et vous quel est votre avis ou expérience sur le sujet ?
Contact mail : foebyblog@gmail.com
Retrouvez moi sur :
facebook - Foeby Anne
https://www.facebook.com/profile.php?id=100011138917169
https://www.instagram.com/foebyanne/?hl=fr
ou sur Pinterest
https://www.pinterest.fr/foebya/
#FoebyAnne / Ma vie entre deux mondes / Facebook : Foeby Anne / #Maman Malentendante / #Maman / Education / #Audition / Appareils Auditifs / #LSF / Langues des Signes Française / Lecture Labiale / Lire sur les lèvres / #Surdité / #Sourds / Formation LSF / LSF : Les Animaux / Chronique de ma surdité / ACCEO / Visio Interprétariat / Interprète LSF /Cap Emploi / Astuces / Elle & Lui / #couple / DIY / #déco DIY /#psychologie enfant / #enfant/ #famille / #Maman / #Box/ #Emma&Chloé / #boxbijoux / #bijoux / #poleemploi / #handicap / #handicapetpoleemploi.
Commenter cet article