Comme toute maman, J’essaie d’éduquer mes enfants de la meilleure façon possible. N’étant pas sans défauts, je fais des erreurs comme tout le monde. Cependant, ayant été éducatrice de jeunes enfants (EJE), j’utilise fréquemment des techniques éducatives provenant de ma formation. Ce sont ces techniques dont je vais vous parler aujourd’hui.

J’utilise ces techniques depuis des années car elles me sont familières et fonctionnement plutôt bien. Dans ma formation, on m’a appris une vingtaine de techniques qui étaient à utiliser en mode de garde (crêche, halte-garderie, centre de loisirs etc..) dans des situations précises. Dans la réalité de la vie familiale, je n’en utilise qu’une dizaine.

L’enfant est avant tout un être humain avec son propre caractère, son vécu, sa vision des choses. Ce qui va fonctionner sur un enfant ne va pas forcément fonctionner sur un autre.
 

1ère technique : Choix et délai :

Votre enfant dit non à tout, fait des caprices et comédies. Bien souvent, cela vient du fait qu’il a l’impression qu’il n’a pas de contrôle sur sa vie, sur les évènements auxquels il fait face. Il vous dit qu’il en a marre de devoir toujours obéir. Dans ce cas là, il faut lui offrir des choix bien réels comme « tu ne veux pas prendre ta douche ? Ok. Alors choisis, tu la prends avant ou après le dîner ? » ; « tu ranges ta chambre avant ou après le goûter ? ». « Ok, pour aujourd’hui, tu peux jouer avant de faire tes devoirs mais tu rentres quand je t’appelles. Donc tu les feras avant ou après la douche ?  Là vous désamorcez un conflit. L’enfant a l’impression qu’il choisit ce qu’il veut faire alors qu’en fait vous délimitez bien un moment pour chaque chose.

2) Responsabiliser l’enfant

Pour lui permettre de prendre conscience que des actes peuvent avoir des conséquences et le responsabiliser face à cela, il faut mettre l’enfant face à ce qu’il a fait. Si il a détruit le puzzle de la petite sœur, jeter de la nourriture sur un mur, écrit sur un mur, déchirer un livre etc… Il faut l’aider à réparer » ce qu’il a fait. On lui fait nettoyer ce qu’il a salie, on lui fait refaire le puzzle qu’il a détruit, on lui fait recoller ou scotcher les pages du livre qu’il a déchiré etc…Ceci pour lui faire comprendre que son comportement inapproprié a des conséquences. Puis, il faut valoriser ce qu’il a fait pour réparer son erreur.

Il en va de même en donnant des petites responsabilités à l’enfant, comme de nourrir l’animal de compagnie, débarrasser ou mettre la table, rabattre la couette sur son lit (faire son lit) etc… Cela va le valoriser et lui donner confiance en lui.

3) Désamorcer une colère, une tension

Votre enfant est en colère ou très énervé (fatigue nerveuse). Il faut détourner son attention  pour lui permettre de se calmer. Pour cela, proposez-lui de faire de la gym/yoga (quelques positions), de faire quelques respirations relaxantes (respirations profondes et lentes), de jouer à la pâte à modeler ou de faire un gâteau avec vous, de lire un livre, de dessiner etc…

Si cela ne fonctionne pas, proposez à votre enfant d’aller se promener, d’aller faire du vélo, de la trottinette, des rollers,  de faire un partie de punching-ball [pour enfant – 60 € ] (une partie égale un nombre de coups portés. Celui qui rate un coup perd la partie. Celui qui arrive à 5 ou 10 parties a gagné !), de jouer au ping-pong [grande ou mini table, selon la place et vos moyens]. Bref une activité qui demande concentration et dépense d’énergie. Ca marche très souvent.

4) Arrêtes ou je t’arrête !

Cette technique est utilisée dans les structures collectives en dernier ressort quand l’enfant ne se calme pas et qu’il devient tant un danger pour lui-même que pour les autres. Cela permet d’intervenir avant que l’enfant n’obtienne ce qu’il veut par la violence. On immobilise l’enfant dans ses bras ou en le tenant fermement par les épaules (sans non plus lui faire mal) et on lui dit sur un ton ferme : « Tu arrêtes maintenant ou c’est moi qui t’arrêtes ! ».  On emmène l’enfant vers un espace isolé où on lui explique que son comportement n’est pas tolérable et que tant qu’il ne se sera pas calmé, il restera assis isolé des autres. On va le voir régulièrement pour lui demander si il a réfléchit à son comportement et si il est calmé.

5) L’ignorer volontairement

L’enfant n’est pas en danger, ni ceux qui l’entoure. On décide d’ignorer son comportement pour lui faire comprendre qu’il ne nous intéresse pas.  Quand il est lassé de ne pas avoir notre attention, on peut lui faire verbaliser ce qu’il voulait. On le félicite d’être venu nous parler. Cela  valorise les bons comportements.

6) L’intervention non verbale

Cela se traduit par un signe discret des yeux ou une mimique du visage pour faire comprendre à l’enfant et à lui seul que son comportement n’est pas admis. Cela permet de ne pas rabaisser l’enfant vis-à-vis de tiers (famille et/ou amis) tout en lui rappelant qu’il a un comportement fautif.

7) Verbaliser et comparer une situation

Votre enfant est tétanisé par l’orage, la forte pluie ou un exposé à présenter, un voyage scolaire, un accident etc… Il faut aider l’enfant à se rappeler une situation semblable qu’il a déjà vécu ou vu dans un livre, dessin animé etc…. Lui faire verbaliser que l’orage va passer, que la pluie va s’arrêter, que son dernier voyage s’est super bien passé et qu’il était ravi, que dans un des livres qu’il a lu, l’héro/héroine avait très peur de parler devant les autres et qu’au final elle a eut une super note !

Il ne faut pas hésiter à verbaliser les sentiments de l’enfant pour l’aider à comprendre ce qu’il ressent et pourquoi : « tu as peur de…. , je comprends, mais... va s’arrêter » / « Tu as peur que les autres se moquent de toi, mais ils ont peur eux aussi quand ils parlent devant la classe » etc… . Il se sentira compris et respecté et pourra prendre du recul face à ses peurs.

8) Etablir des limites claires, constantes et cohérentes

Les limites aident l’enfant à se sentir rassurer car un manque de repères dans un monde qui n’est plus balisé par rien, faute d’adultes capables d’en expliquer clairement les lois, provoque un manque de sécurité. Il est important d’utiliser un vocabulaire compris par l’enfant et des phrases courtes. L’amour et l’attention que ses parents lui portent, ainsi que la structure du temps et de l’espace qu’ils organisent autour de lui, les règles et les consignes claires sécurisent  l’enfant.

9) L’amour

L’enfant a besoin de se sentir aimé et valorisé. Il a besoin de sa dose journalière de « je t’aime », bisous et de câlins car ça le rassure sur l’amour de l’adulte pour lui.

10) Ecoute et reformulation

Bien souvent les conflits naissent parce que l’un des interlocuteurs n’a pas bien compris ou écouté. Quand un enfant nous parle, il faut l’écouter attentivement et ne pas hésiter à reformuler : « tu veux dire que …. ». Cela montre à l’enfant qu’il est écouté, que son avis compte. On peut lui expliquer là où il fait erreur et pourquoi. L’enfant se sent comme faisant partie intégrante de la famille.

Il en va de même lorsque l’on donne une consigne à l’enfant. On peut lui demander de nous répéter ce qu’il doit ou ne doit pas faire pour être sûr qu’il a compris.

11) L’aide Spontanée

Que se soit à table (couper sa viande, ouvrir le ketchup, ouvrir son yaourt etc…), avec un puzzle (ne trouve pas les pièces pour finir un côté), un jeu, des devoirs ou autre, on propose son aide à l’enfant avant qu’il ne perde patience et s’énerve. Cela lui permet d’apprendre à gérer sa colère, même s’il reste frustré de son manque de réussite.

Me concernant, j’utilise ces techniques quotidiennement. Mais il y a une chose que je place au-dessus de tout cela, c’est l’amour et sa démonstration. Je considère que les bisous, les câlins, les moments privilégiés avec un enfant sont un fondement important de sa vie. Comme tout parent, il m’arrive de m’énerver, mais je trouve toujours un moment pour en parler avec mon enfant, dédramatiser la situation et l’expliquer par rapport au contexte.  Et puis, je valorise aussi beaucoup les bons comportements par les mots et les récompenses matérielles. Pendant un moment, nous avions un tableau du comportement affiché dans la cuisine. Nous l’avions arrêté, mais ma fille m’en a redemandé un il y a peu. Je vais donc en refaire un. Elle aime voir à la fin de la semaine que le tableau est rempli de rose et que nous la félicitions. Ca lui permet aussi de gérer ses comportements. Vous pouvez en trouver facilement sur amazon (comme celui-ci) ou le copier sur votre ordinateur

Voilà, j’espère que cet article vous aura plu. N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez en commentaire ici ou sur ma page facebook. https://www.facebook.com/profile.php?id=100011138917169

Et vous, avez-vous des techniques éducatives ?

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